mercredi 28 novembre 2007

Minéraux étranges - 2

Calcite

(Carbonate de calcium -CaCO3)

Ce spécimen (15cm x 11cm x 6cm de hauteur) est constitué principalement de quartz massif (dureté: 7; couleur: blanc; trait: blanc). À droite, une masse vert sombre qui ressemble à de la serpentinite (donne un trait vert sur la porcelaine). Donc, une roche. À une des extrémités de cette même masse: un minéral qui ressemble à de la serpentine (trait : blanc). La calcite (la petite boule de couleur saumon) est intéressante. Elle semble avoir «fondu», probablement usée par l'eau ; aussi le quartz qui forme l’alvéole dans laquelle elle se trouve.

La photo ci-dessous montre un clivage de calcite de même couleur trouvé ailleurs dans la carrière.

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lundi 26 novembre 2007

Minéraux étranges - 1

Dans une carrière près de Montréal, on retrouve d’étranges masses minérales (concrétions?). Elles semblent avoir été en partie dissoutes. Au début, je pensais: fondues ou déformées par la chaleur. Ce qui me semble maintenant peu probable. Sur la photo ci-dessous, la plus grande pièce mesure 18cm x 9cm x 9cm de hauteur; la plus petite: 10cm x 8cm x 7cm de hauteur.

Les trois caractéristiques de base pour l’identification : le spécimen ne réagit pas à l’acide dilué à froid (HCl 10%), donc aucune effervescence (idem pour la poudre) ; facilement rayé par l’ongle ; trait blanc (sur carré de porcelaine). Donc, on élimine d’emblée la calcite et le quartz. Aussi la baryte, à cause du poids «normal» du spécimen en le soupesant dans la main.


Je pense au gypse : trait blanc, facilement rayé par l’ongle, aucune effervescence. Aussi à cause de la couleur : blanchâtre (avec teintes verdâtres ou rosâtres) et des parties plus claires, c’est-à-dire «vitreuses». De l’albâtre? Est-ce que l’albâtre (variété calcaire) réagit à l’acide? De l’albâtre (variété gypse)? Si vous avez des suggestions, n’hésitez pas à m’envoyer un commentaire.

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samedi 24 novembre 2007

Francisation

Une amie traductrice, Clotilde, m’a fait remarquer que j’avais utilisé le mot «hornfels» au lieu de «cornéenne» dans ma Chronique du prospecteur (Automne 2007). C’est un mot que j’entends souvent et j’ai cru bon de l’utiliser, au lieu de son équivalent français. C’est une erreur. Dorénavant, j’utiliserai, si cela est possible, le terme français approprié au lieu de son équivalent anglais.


Mais, ce n’est pas toujours évident. L’année dernière, j’ai cherché un terme de remplacement pour «floater», ces minéraux que l’on retrouve dans les géodes et qui ne sont rattachés d’aucune façon à leur environnement.


Le Grand dictionnaire terminologique
ne donne pas de terme de remplacement se rapportant à la minéralogie ou la géologie. Par contre, il remplace «floater» par… «floater» dans le domaine de la foresterie. Floater : Membre d'une structure en bois (travaillant généralement à la compression) se terminant par un assemblage qui ne repose sur aucun support. Ce qui ressemble, à n’en pas douter, à notre minéral «flottant». Donc, le terme «floater», que j’utilise d’ailleurs dans l’article ci-haut mentionné, semble valable.
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jeudi 22 novembre 2007

Fluorescence

Je viens de recevoir un courriel de Jacques Poulin, spécialiste de la fluorescence. Il a lu dans le Filon de ce mois-ci que je parcourais le Québec à la recherche de minéraux et que, peut-être, j’aurais des spécimens intéressants à lui proposer.


La fluorescence est un aspect de la minéralogie que je n’ai pas encore touché. Je constate de plus en plus, grâce aux informations que l’on me communique, que c’est un outil très utile, voire indispensable. En effet, les propriétés de luminescence (fluorescence et phosphorescence) peuvent grandement assister le collectionneur pour l'identification d'espèces minérales, entre autres celles du mont Saint-Hilaire.


En bref, certains minéraux sont fluorescents quand ils sont soumis à une source de lumière ultraviolette. «Le phénomène est soit une propriété intrinsèque du minéral, soit lié à la présence d'impuretés que l'on nomme des activateurs et des co-activateurs de fluorescence. Dans le premier cas, la fluorescence est pratiquement constante quelque soit la localisation du minéral alors que dans le second cas, la fluorescence sera rendue aléatoire puisque liée à la présence ou non de ces substances. Ceci explique pourquoi une Calcite par exemple sera fluorescente en rouge alors qu'une autre sera fluorescente en bleu. Sachez qu'il existe des inactivateurs de fluorescence qui ont...eh bien l'effet inverse bien sûr.» (Source)


J’ai probablement un ou plusieurs minéraux fluorescents dans ma collection. Le savoir me permettrait de la rendre plus attrayante et plus originale. Je me mettrai donc bientôt en quête du «minéral fluorescent». Bien sûr, il faut un minimum de matériel (lampes, filtres, etc.), ainsi que des conditions idéales d’observation. À venir.
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mardi 20 novembre 2007

Un Salon réussi

Le 48e Salon de gemmes et minéraux, organisé par le Montreal Gem and Mineral Club, à l’Hippodrome de Montréal, est terminé. J’y avais loué une table pour vendre mes surplus de minéraux trouvés au cours de mes expéditions de prospection.

C’était ma première expérience en ce lieu et je fus agréablement surpris par l’achalandage et la qualité des marchandises offertes. Ce fut une grande réussite à tous les points de vue, surtout pour les contacts humains qu’on peut établir dans de tels événements, contacts facilités avant tout par l’amour commun pour les pierres et les minéraux.


Toutefois, sur place, j’ai entendu des personnes se plaindre d’un nombre trop élevé de «kiosques de bijoux». Il y en a effectivement beaucoup. Mais, sauf les pierres fabriquées artificiellement (pierres synthétiques), la plupart de ces bijoux sont fabriqués avec des gemmes, c’est-à-dire des minéraux, roches, pierres précieuses, pierres fines ou une substance organique telle que la perle ou l’ambre. Par exemple, mes voisins de table, Création Lobel, vendaient des bijoux (ammolites) d’une beauté époustouflante.


Ces marchands de bijoux (joaillerie ou l’art de fabriquer des joyaux) ont donc leur place dans cette foire de gemmes, de minéraux, de pierres et, il ne faut pas l’oublier, de fossiles. D’ailleurs, Mike Rooney, l’organisateur du Salon, cherche à garder un équilibre entre les marchands de minéraux et les marchands de bijoux et, surtout, à bannir les pacotilles, les marchandises sans valeur ou de qualité médiocre.


Toutefois, je suggère aux organisateurs de faire ressortir sur leur dépliant, d’une quelconque façon, les kiosques spécialisés dans la vente de minéraux, comme le fait d’ailleurs le Club de minéralogie de Montréal (du moins sur leur site Web). Cette mesure facilitera la visite aux personnes qui recherchent avant tous des minéraux.
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mercredi 14 novembre 2007

Genthelvite

Genthelvite

(Tectosilicates -Zn4Be3(SiO4)3S)

J’adore prospecter dans la carrière Poudrette, sur le flanc du mont Saint-Hilaire, car 371 espèces de minéraux s’y retrouvent, dont 50 nouvelles espèces. Certains minéraux sont rares, telle la genthelvite que j’ai eu la chance de trouver à quelques reprises.


La première photo montre un cristal unique (5 mm) sur une pièce de 9 cm x 8 cm x 4 cm de hauteur.

La photo suivante montre une pièce (8 cm x 4 cm x 3 cm) contenant plusieurs cristaux, certains isolés, d’autres en masses cristallines.

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lundi 12 novembre 2007

Les quartz gris de Dunham

Les beaux nodules de pyrite dans le schiste ont fait la renommée de la carrière Marchand, à Dunham. Toutefois, j’ai trouvé d’autres minéraux communs (calcite, quartz), dont quelques pièces très intéressantes. Entre autres des calcites qui combinent plusieurs formes (au moins trois). Particularité intéressante de ces dernières : les lignes de pyrite sur les arêtes du cristal. Il y avait aussi d’autres formes de calcites, avec, parfois, des cristaux de bonnes dimensions (6 cm x 4 cm x 4 cm).

Des quartz clairs (cristal de roche) accompagnaient certaines calcites. Plutôt trapus, jusqu’à 2 cm de diamètre et 3 cm de hauteur.

Mais les quartz les plus intéressants restent les quartz gris, surtout les quartz «cathédrale». Certains ont l’air d’avoir été «fumés» gris, alors que d’autres sont totalement gris. Pour tout dire, ils ont l’air d’être en plastique !

Celui ci-dessous
(difficile à photographier) a un diamètre de 1,5 cm et une hauteur de 3 cm.


Quartz

(Oxyde de silicium - SiO2)

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dimanche 11 novembre 2007

Punaises

Pour exposer certaines petites pièces dans des thumbnails, j’utilise une «punaise» en plastique clair.


Je coupe la tige métallique ou je l’enlève avec une pince si cela est possible. S’il le faut, je lime la tête pour la rendre plus plate. Je fixe la base de la punaise sur la mousse de polystyrène avec de la gommette ou de la colle forte si je la mets directement sur le socle. Puis je fixe le cristal avec de la gommette sur l’extrémité de la punaise. Et voilà le résultat.

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jeudi 8 novembre 2007

Détecteur de métaux

Pyrite

(Sulfure de fer - FeS2)

Sur la grève de Cap-Chat, en Gaspésie, on trouve des pyrites de toutes les formes.

Boule (7 cm x 4 cm x 5 cm) - Petit cube "travaillé" (3 cm)

Disque (7 cm de diamètre) - Cubes imbriqués (4 cm)

Pyrite en forme de patate (12 cm)

Et, en prime, une clochette... en bronze (5 cm de diamètre).

L’idée m’est venue d’utiliser un détecteur de métaux pour localiser les pyrites enterrées dans le sable. J’ai donc acheté cet outil chez Canadian Tire (environ 180 $). Mais, voilà, s’il détecte très bien les capsules de canettes en aluminium, les clous rouillés, les vieux pneus enterrés deux pieds sous terre, il ne détecte pas… la pyrite, pourtant constituée de fer (sulfure de fer).

De retour à Montréal, j’ai ramené le détecteur de métaux au magasin et je me suis fait rembourser.

Perry Vallée, qui habite une maison centenaire à Cap-Chat, me regardait faire. Il m’a dit : «D’autres ont essayé ça avant toi.» Puis, il a ajouté, étonné : «Ils sont capables d’aller sur la Lune, mais pas de détecter la pyrite !»

N’empêche, j’en ai quand même trouvé des centaines…

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mardi 6 novembre 2007

Estwing

Lors de ma dernière prospection au mont Saint-Hilaire, j’ai brisé le manche de ma petite masse, de marque Estwing. Toute en métal. Garantie à vie. Je la pensais à toute épreuve. Avant, j’utilisais des massettes avec un manche en bois.Comme, cinq ans plus tard, je ne trouve plus la facture, le magasin (Rona l’Entrepôt) ne peut rien pour moi. Eh oui… Je ne sais pas si une soudure pourrait réparer le manche assez solidement…
Heureusement, je traîne toujours dans le coffre de l’auto une deuxième massette. Et un casque aussi. Mais pas de deuxième paire de bottes. J’ai beaucoup de difficulté avec les bottes. Elles ne durent en général que quelques mois. J’y reviendrai.  

C'est maintenant réglé. Voir message suivant:
 http://minerauxquebec.blogspot.ca/2008/02/estwing-prise-2.html
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De la manipulation

Comme j’ai besoin de quelques dizaines de boîtes en plastique « thumbnail » (1¼" x 1¼" x 1¼") pour le salon des minéraux la semaine prochaine, j’ai appelé Lucien, responsable du magasin du Club de minéralogie de Montréal où ces boîtes ne coûtent que 50¢. Manque de chance : il y en a plus. Lucien m’a assuré d’une livraison… la semaine prochaine.

Ne pouvant attendre à la dernière minute pour monter mes minéraux, je me résous à réutiliser les boîtes… que j’utilise déjà pour ma collection personnelle. C’est-à-dire remiser mes plus belles pièces pour les remplacer par celles que je veux vendre. C’est risqué, mais je n’ai pas le choix.


Il est préférable de manipuler le moins possible les minéraux afin d’éviter des accidents malencontreux. L’an passé, j’ai anéanti une petite, fragile et singulière pièce de quartz qui avaient poussé en spirale. Je voulais seulement la redresser un peu sur son socle ; elle s’est brisée en deux. Irréparable.


Risque aussi de laisser tomber la pièce par mégarde, d’exercer sur elle une pression trop forte, de lui infliger un choc, si léger soit-il. Et voilà le spécimen unique abîmé, voire brisé. Il faut donc limiter le nombre de manipulations, surtout quand, fiers de notre découverte, nous voulons la montrer à tous et chacun. Il faut aussi éviter que les autres ne manipulent la pièce. Et prendre garde qu’un objet ou même un autre minéral ne lui tombe dessus…


C’est d’ailleurs tout un casse-tête et un gros risque de transporter les spécimens qui seront vendus dans une foire minéralogique. À mon premier salon, à Montréal, j’ai « vidé » dans la rue, sur l’asphalte, une pleine boîte de… vésuvianites. J’avais l’air fou. J’ai entendu Guy Ouellet crier, pour dédramatiser : « En voilà un qui va avoir du classement à faire… » Mais les gens sont venus m’aider à ramasser. J’en ai quand même « perdu » quelques-unes.


Bref, prudence et précaution, deux attitudes appropriées lorsqu’on manipule des pièces, qu’elles soient de collection ou non.
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dimanche 4 novembre 2007

Fossiles et calcite

Même si je collectionne les minéraux, je ramasse volontiers les fossiles que je vois dans les lieux de prospection. Qui n’est pas étonné devant le reste ou l’empreinte d’un animal ou d’une plante ayant existé il y a fort longtemps ! Et la trouvaille devient d’autant plus intéressante si fossiles et minéraux se marient, comme ce spécimen avec quelques brachiopodes et une géode contenant des cristaux bien formés de calcite, ramassé en 2006, à Saint-Philippe-de-Laprairie.
Brachiopodes et calcite - 16 cm x 12 cm x 6 cm d'épaisseur
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samedi 3 novembre 2007

Des boules d'argile

Je suis allé prospecter au mont Saint-Hilaire. Une belle journée d'automne.

J'ai trouvé une petite géode remplie d'argile brune et molle (!) avec des cristaux à l'intérieur. Voici la photo d'une «boule» de 6 cm de diamètre.

Pas très joli, hein? Mais, que contient-elle? Je vous en reparlai un autre jour.

Il y avait aussi de petites géodes dans le marbre (quartz, calcite, richtérite?, etc.) et, dans des débris, de petites boules d'analcime (seules ou en amas).

Donc, aujourd'hui, seulement du «petit»...
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vendredi 2 novembre 2007

Calcite «sucre d'orge»

Les formes de cristallisation de la calcite sont le rhomboèdre, mais aussi le scalénoèdre. Les calcites de couleur miel («sucre d’orge») trouvées cette année présentent une forme qu’on appelle scalénoèdre ditrigonal. Le cristal comprend donc 12 faces triangulaires. Il ressemble un peu à une bipyramide, sauf que la «jonction» entre les deux parties ne se fait pas sur un plan.

Scalénoèdre ditrigonal (3,5 cm)


La plupart des cristaux étaient attachés «par le ventre» à la matrice. Un lien fragile. Ce qui explique que plusieurs se soient détachés lors des chocs donnés avec la masse pour ouvrir les géodes. De plus, la calcite étant un minéral possédant un excellent clivage, certaines pointes se brisaient.


Néanmoins, j’ai réussi à extraire de très belles pièces, certaines comptant plusieurs cristaux intacts atteignant parfois plus de 3 centimètres.


Voici quelques photos.

Plusieurs cristaux sur matrice (10 cm x 10 cm)


Cristaux sur matrice (17 cm x 12 cm)


Deux «bijoux» (Boîte: 7½ cm x 5 cm)


Deux autres pièces (7 cm chacune)


Il y avait aussi des plaques recouvertes de dents de chien,
au recto et au verso.
Celle-ci fait 20 cm. Avec de la baryte bleue...

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jeudi 1 novembre 2007

Bonne nouvelle

Bonne nouvelle. Mike Rooney, coordonnateur du 48e Salon annuel de gemmes et minéraux de Montréal vient de m’appeler au téléphone. J’ai finalement une table disponible pour y vendre des minéraux de ma collection. C’est le Montreal Gem & Mineral Club qui organise ce salon les 16, 17 et 18 novembre 2007, à l’Hippodrome Blue Bonnets de Montréal.

Donc, deux semaines pour faire le tri des minéraux : ceux dont je ne veux pas ou hésite à me défaire et ceux que j’accepte de mettre en vente. Souvent un choix difficile, car il n’y a pas une pièce pareille à une autre. Mais ça reste toujours un plaisir et une satisfaction de faire profiter les collectionneurs et les amateurs de mes trouvailles.

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Pseudomorphe de remondite

Dans toute collection de minéraux, il y a des pièces «spéciales», des spécimens qui sortent de l’ordinaire. Je possède, entre autres, un pseudomorphe de remondite bien particulier. Dans Le Filon (Vol 30 numéro 1 ; Janvier/Février 2006), je raconte en détail la « saga » d’un cristal rouge trouvé au mont Saint-Hilaire, dans la cornéenne, le 2 octobre 2005. Pas très beau, mais bien formé.

La première identification par un spécialiste : remondite. Mais d’autres experts au symposium du mont Saint-Hilaire (octobre 2005), dont Peter Tarassoff, László Horváth et Gilles Haineault, sont sceptiques, pour ne pas dire embarrassés. D’un commun accord, ils décident de faire analyser un échantillon par le laboratoire du Musée canadien de la Nature (diffraction aux rayons X). Verdict : pseudomorphe de remondite, composé de calcite, de synchysite et de basnaesite. Autrement dit : une « roche ».

Un spécimen quand même unique, car, selon Gilles Haineault, c’est la première fois qu’un pseudomorphe de remondite de couleur rouge est trouvé au mont Saint-Hilaire.

Donc, une pièce « majeure » de ma collection personnelle.
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